CLUB11R FIRST GSX-R : Forum1 de Référence

JAWA est une marque de motos Tchèque, qui existe depuis 1929, qui fut distribuée pendant l’époque communiste, par le réseau de la marque Tchèque CZ, connue des motards occidentaux. Ils fabriquaient (et encore aujourd’hui) essentiellement des motorisations 2 temps (50 à 500cm3), mais aussi quelques 4 temps. Fin 2018, JAWA est rachetée par MAHINDRA, marque de 2 roues Indienne (qui a également racheté Peugeot Motocycles en 2021). Avec l’aide de MAHINDRA, JAWA développe de nouveaux modèles, 2 et 4 temps.

De nombreuses motos et cyclos JAWA circulent en Tchéquie, où il existe un club dynamique, le « JAWA KLUB de Prague », parfois écrit JAWAK ou JAWAC ou abrégé en JKP. Ce club organise tous les premiers WE de septembre, une concentration, réputée chez les motards de l’ouest. Nous lorgnions sur cet événement depuis quelques années, mais la date nous posait un problème : nous emmenons depuis 14 ans, les petits enfants de Anne, en camping aux Saintes Maries de la Mer, durant la seconde quinzaine d’août, et le temps de rentrer à Annecy, décharger le fourgon, ranger le matos, faire les lessives, puis rendre les enfants à leurs parents, il était trop tard pour repartir en moto et faire 1150kms en 3 jours, pour arriver le vendredi à la concentre. Cette année, nous avions tout prévu pour y aller, retour de Camargue le jeudi 25 août, et départ pour la Tchéquie le mercredi 31 août, on a même eu le temps de se reposer un peu, et il le fallait bien ! Arrivée prévue sur le site de la concentre à Cechtice (80km au sud de Prague), dans la journée du vendredi 2 septembre.
Ayant 2 étapes sur le trajet, nous choisissons pour passer les nuit, des endroits touristiques que nous ne connaissons pas : Bregenz en Autriche, au bord du lac de Constance, puis Salzbourg en Autriche (existe aussi en Allemagne, mais s’écrit Salzburg !), la ville de Mozart. Entre Bregenz et Salzbourg, Innsbruck, et une magnifique route qui traverse le Tyrol, renommée dans le milieu motard, passant par St Johann en Tyrol. Après Salzbourg, traversée du Danube à Linz, toujours en Autriche, puis direct à Cechtice.
Nous cherchons des hébergements pour nos étapes, mais rien en dessous de 150 roros la nuit Trop cher à notre goût, nous décidons d’y aller à la dure, en tente. D’autant qu’il va falloir acheter 2 vignettes pour les autoroutes Suisses (2x41€ pour l’année civile), et 2 vignettes pour les autoroutes Autrichiennes (2x9,60€ pour 10 jours) ; autoroutes gratuites en Tchéquie pour les motos.
Nous partons mercredi 31 août dans la matinée, en ayant acheté des sandwichs pour le repas de midi en Suisse : depuis la chute de l’Euro, la Suisse est devenue hors de prix pour nous (à l’avènement de l’Euro on achetait 1,50CHF avec 1 Euro, il faut maintenant plus d’1 Euro pour acheter 1CHF ). La traversée de la Suisse est abominable pour les motards, vitesse limitée à 80, 100, 110, ou 120km/h sur les autoroutes ! Radars non signalés, et amendes comme le reste, très chères ! On y a déjà eu droit il y a qqs années (61km/h pour 60km/h), du coup Anne décide de respecter, et j’en fais autant. Un avantage tout de même, on a battu nos records de consommation d’essence : de 4,05 à 5,09 litres/100km pour Anne avec son 11R88, et 4,98 à 6,29 litres/100km pour mon 11R87 (tous deux avec moteurs 1127) ! Et qui plus est, avec du Super95, le 98 n’étant pas courant chez nos voisins, qui auraient plutôt du Super100 : ne connaissant pas ce carburant, on a pas osé l’utiliser, pas envie que les moteurs nous explosent sous les fesses ! Qui l’eut cru : jusqu’à 500km d’autonomie, avec un 1100 GSX-R qui a plus de 30 ans !!! Dire qu’à une époque, on était à près de 10 litres/100km !!! Bon, depuis, j’ai refait entièrement à neuf et d’origine nos rampes de carbus BST34, et j’ai jamais conduit aussi longuement lentement Conduire aussi lentement est fatiguant, car entre 2 pleins au bout de 200km, on reste 2 heures en selle à 100km/h, alors qu’à 200km/h on y reste qu’1 heure !!!
Lors des pleins dans les stations, pipi bien sûr, et là aussi ça coûte cher, 1CHF en Suisse, 0,50€ en Autriche ; il parait même qu’uriner dans la nature Suisse est amendable.

Nous arrivons à Bregenz vers 16h30, et trouvons sans trop de peine (merci gps) le Seecamping (camping du lac) dont la description sur internet nous avait attiré : au bord du Bodensee (lac de Constance), avec un petit snack pour les repas. Après avoir planté la tente, nous allons voir le lac : ici, la côte est en grande partie restée sauvage, et protégée. Une piste cyclable en fait le tour complet, soit 270 km : 30km en Autriche (l’extrême Sud-Est), 70km en Suisse (le reste de la cote Sud), et les 170 km restant en Allemagne, soit tout le nord, y compris les 2 oreilles et jusqu’à Constance. Baignade possible, mais la fatigue, l’heure, la plage de galets, et le temps nuageux, ne nous y engagent guère ; nous voyons cependant une mère de famille faire « trempette », un peu comme si c’était un rituel ! Retour au snack pour une bière bien méritée, la première d’une multitude durant près d’une semaine, tous les pays que nous traversons après la Suisse sont des pays de bière plutôt que de vin. Petite remarque, il me semble qu’en Suisse ils ont banni le terme Mohren (Mohrenkopf=tête de nègre en Allemand), il ne semble pas que ce soit le cas en Autriche, regardez marque et sigle de nos bières ! Ne comprenant pas toute la carte culinaire, nous prenons un plat typique Autrichien, un « Wiener Schnitzel », tranche fine de viande, enrobée de chapelure, frites et citron. Simple, copieux, et bon.
Le lendemain matin, nous avons du attendre le séchage de la tente pour repartir, les nuits au bord du lac sont très humides, même sans pluie.

En route pour Innsbruck, St Johann en Tyrol, et Salzbourg. Première curiosité (dont je ne me souvenais pas, j’y étais déjà passé il y a qqs dizaines d’années), le tunnel de l’Arlberg, à 1400m d’altitude, 130km à l’ouest d’Innsbruck : près de 14km de long, il fut le plus long du monde lors de son inauguration en 1978 ; j’avais appris en primaire que le plus long était celui du Mont Blanc, inauguré en 1965, vrai jusqu’en 1977. Bel ouvrage, mais je vous laisse imaginer en moto, confiné dans les gaz d’échappement pendant 10 minutes… ! Nous voici, au péage de sortie du tunnel :


En arrivant à Innsbruck, on voit parfaitement depuis l’autoroute, la fameuse rampe de lancement du saut à ski, construite dès 1920 en bois, puis remodelée pour les jeux Olympiques de 1964 ; pas eu le réflexe de m’arrêter brièvement sur la BAU, mais j’y ai pensé au retour. Photo depuis l’autoroute : quand tu vois ça, tu te dis que celles et ceux qui s’élancent de là haut sont aussi fêlés qu’au TT (Tourist Trophy sur l’île de Man) !!!

Nous sortons de l’autoroute quelques dizaines de kms après Innsbruck, pour prendre la route N°178 dans le Tyrol, qui nous mènera jusqu’à Salzbourg, à 100km. Cette route N°178 est effectivement magnifique, pour ses paysages naturels de montagnes et alpages d’un vert méconnu chez nous, ses chalets typiques aux balcons en bois décorés de fleurs, et ses larges virages pour les motards. Le panard, je m’en suis donné à cœur joie, et tant pis pour les limitations, la tentation était trop grande ! La route passe au pied de St Johann en Tyrol, et nous avions décidé de nous y arrêter. Petite ville d’environ 10.000 habitants, on est bouche bée et contemplatifs sur la place centrale.
Les bâtiments ont des balcons faits de palines ciselées en bois, abondamment décorés de fleurs, les façades sont richement décorées de motifs peints, la place et qqs rues sont carrelés/pavés. Quelques boutiques vendent le fameux short tyrolien typique, entièrement en cuir épais, avec ses bretelles. Nous y passerons la nuit dans un hôtel au retour, et voici un mix de photos.

Nous repartons pour Salzbourg, où nous trouvons tardivement le camping prévu. Tout juste le temps de planter la tente, puis d’aller manger à quelques pas. Au retour, vu un distributeur automatique de diverses saucisses, mais la photo (de nuit) est pourrave. Le lendemain matin, après avoir plié et le p’tit déj, pas le temps de visiter la ville de Mozart, dommage. Nous reprenons la route vers Cechtice avec arrêt à Linz pour voir de près le Danube, second plus long fleuve du continent européen (après la Volga en Russie), et présent dans 10 pays, de l’Allemagne à l’Ukraine.
On aurait pu simplement prendre qqs photos depuis l’autoroute, puisque nous devions obligatoirement le traverser, mais nous voulions prendre un verre sur une berge, et sorti de l’autoroute, il ne fut pas simple à trouver. En effet, je demandais aux piétons Wo ist der Donau bitte (où est le Danube svp), ils avaient un instant de surprise (on demande généralement plutôt une adresse ou un bâtiment, mais pas un fleuve !), puis ils indiquaient une vague direction. Nous avons finalement trouvé un « Beach bar », avec plage aménagée de sable, où jean et bottes motards paraissent anachronique !

En route pour Cechtice, destination finale. Nous passons la frontière Autriche-Tchéquie, sans trop savoir où elle est, aucun contrôle. Je m’arrête à la première station, pour faire le plein. Mon téléphone sonne, et là je me prend une grosse avoinée par Anne : je l’avais trop semée en arsouillant fort, et elle pensait s’être perdue [confused] On fait le plein et repartons vers Tabor, où nous sortirons de la route principale pour prendre de petites routes menant à Cechtice.
Ca y est, on y est ! Nous sommes accueillis par le staff, 30 roros l’entrée sur le site, et les petits souvenirs habituels ou originaux : autocollants 61ème anniversaire et 2022, bracelet, gobelet aux couleurs du club, et carte plastifiée avec programme des festivités au dos. On change quelques euros en couronnes, pas très sympa sur ce point la nana à l’accueil, 20 CZK (CZK=couronne Tchèque) pour 1 Euro, le taux officiel à la frontière était 24 CZK. Bah, dans la concentre, le demi litre de bière était à 40 CZK, soit 2 Euros, on va pas se plaindre.

Nous sommes vendredi 17h30, et il est déjà difficile de trouver un espace pour planter la tente. Il y a bien un hôtel, et une vingtaine de bungalows en bois, mais tout cela est réservé plusieurs mois à l’avance. Environ 2000 personnes habituellement. Nous avions qqs infos, un moto club que nous connaissons (MCP EL CRADOS vers Strasbourg) loue chaque année le bungalow N°19, ils y dorment une dizaine ou plus, et nous y retrouvons quelques têtes connues. Ils nous indiquent un couple français avec un ZEUS tirant une mini caravane, et nous nous installerons à coté d’eux.
Après avoir planté la tente, enfin la première bière de concentre, qui coule à flots :


Une dizaine de stands servent de la bière, essentiellement de la Staropramen 8° (et aussi de la 12°), parfois de la Pilsen, vodka, whisky, sodas, et à manger. L’hôtel, dédié à la concentre, servait en cuisine un choix de 4 ou 5 plats tchèques : on repérait sur les tables un plat qui nous plaisait, demandait à la personne le nom en Tchèque, puis on allait commander !

La Tchéquie a une longue tradition mécanique. Je l’avais remarqué, lorsque je fabriquais des cames (années 80-90) pour les tours automatiques à revolver MAS, fabriqués par SKODA, de décolleteurs savoyards. Puis dans les années 2000, j’ai visité leur industrie du décolletage, et j’y ai même travaillé quelques mois en 2004, eh bien leur savoir faire n’avait rien à envier à l’ouest. J’ai même appris il y a peu, que l’ingénieur Ferdinand Porsche, se serait inspiré de l’auto Tchécoslovaque Tatra T97, pour concevoir sur ordre d’Hitler, la Coccinelle VW.
Ajoutez à cela 45 ans de méconnaissance de l’Est, et nous découvrons un monde motard insolite et étonnant, même après 35 ans de baroud motard à mon actif, du Cap Nord à la Crète ou au Maroc.
Beaucoup ont des remorques, chose rare chez nous, et même les petites cylindrées ont des paniers attelés. Certaines marques nous sont inconnues, CEZETA, VELOREX, etc…

MOTOS JAWA

MOTOS JAWA

MOTOS JAWA

JAWA ET CEZETA


JEU : TROUVEZ UNE HAYABUSA DANS CES 5 PHOTOS

BUGGY ET PANIER VELOREX

MOTARDS LETTONS


Motards venant de Lettonie (l'une des 3 Républiques Baltes, avec l'Estonie au nord et la Lituanie au sud, capitale RIGA, monnaie Euro depuis 2015), en JAWAs immatriculées LV (LATVIJA en Letton) ; pour venir ici, ils ont dû traverser entièrement Lituanie et Pologne du nord au sud. Belle bagagerie, pour de grands baroudeurs, vu la bonne vingtaine de pays affichés. La plaque d’immatriculation en gros plan date d’avant l’Européanisation, soit mai 2004, celle de gauche est Européenne, avec sa bande bleue caractéristique.

BMW GUZZI CANAM HARLEY

AIR/HUILES ET WATER